Les places financières mondiales demeurent bien orientées avec le lancement de la campagne de vaccination contre la Covid-19 notamment aux Etats-Unis et au Royaume-Uni suite à l’approbation des vaccins de Pfizer-BioNTech, Moderna et d’Astra-Zeneca par les régulateurs de plusieurs pays. Celui de Sanofi, peu efficace sur les personnes âgées ne sera pas disponibles dans l’immédiat. Les marchés américains ont ainsi établi de nouveaux plus hauts historiques tandis que les marchés européens ont réduit leurs pertes sur l’année 2020.
Le Congrès américain et Donald Trump, qui semble finalement accepter sa défaite face à Joe Biden, ont approuvé un plan de relance d’environ 900 milliards de dollars permettant notamment de prolonger les programmes d’allocation chômage et d’assurer le financement de certaines agences gouvernementales, évitant ainsi un « shutdown » de l’administration.
Lors de sa réunion, la FED a confirmé qu'elle maintiendra une politique monétaire accommodante pour soutenir l’économie américaine en poursuivant ses achats d'actifs au moins au niveau actuel, soit 120 milliards de dollars par mois, jusqu’à l'atteinte de ses deux objectifs : le plein-emploi et un niveau inflation de 2 %. Par ailleurs, l’institution a révisé en hausse ses perspectives de croissance et n’anticipe plus qu’une contraction du PIB de -2,4 % pour 2020, avant un rebond de +4,2 % en 2021. Les précédentes anticipations de septembre projetaient une récession de -3,7% en 2020 puis une croissance de +4 % en 2021.
Comme attendu, la BCE a annoncé de nouvelles mesures de soutien. L'enveloppe du PEPP (programme d'achats d'urgence face la pandémie), a été relevée de 500 milliards d’euros, ce qui la porte à 1.850 milliards et sa durée prolongée de neuf mois, soit au moins jusqu’en mars 2022. En cas d’amélioration de la situation économique, cette enveloppe pourrait ne pas être totalement utilisée mais en cas de détérioration, elle pourra être augmentée et les achats prolongés au-delà de mars 2022. La BCE table désormais sur une contraction de l'économie de la Zone Euro de -7,3% en 2020 contre -8% précédemment mais a revu en baisse les prévisions de croissance pour l'an prochain à 3,9% contre 5%. Les prévisions d'inflation sont également revues en baisse à +0,2% en 2020 contre +0,3%. L'inflation devrait s’élever à +1% en 2021, +1,1% en 2022 et +1,4% pour 2023 ce qui resterait très éloignée de l'objectif de 2%. Par ailleurs, Christine Lagarde annonce que la BCE est attentive à l'évolution de l'euro qui se négocie au plus haut depuis avril 2018 face au dollar.
Le Royaume-Uni et l’Union européenne sont arrivés le jeudi 24 décembre, à l’issue d’âpres négociations, à un accord permettant in extremis d’éviter un « no deal » potentiellement dévastateur pour l’économie. Cet accord, voté par le parlement britannique le 30 décembre, garantit des échanges sans droits de douane ni quotas pour « tous les biens qui respectent les règles d’origine appropriées ». Il permet d’éviter une rupture dans les chaînes de production, même si les entreprises devront se soumettre à des formalités de déclarations douanières dans les deux sens et à des contrôles sanitaires.
Lors de sa réunion, l’OPEP+ a décidé d’augmenter la production de seulement 500.000 barils/jour à partir du mois de janvier et non de 2 millions de barils/jours comme le prévoyait l’accord du mois d’avril. L’Arabie Saoudite qui souhaitait un maintien de la production n’a pas eu gain de cause.
Sur les bourses européennes, le secteur des ressources naturelles signe la meilleure performance sur le mois et progresse de +10,9%. Les secteurs du tourisme et loisirs et de la technologie surperforment également. En revanche, le secteur des télécommunications signe la plus mauvaise performance (-2,1%). Le secteur de la construction et le secteur bancaire sous-performent également malgré l’annonce de la BCE de permettre aux banques de reprendre le paiement d’un dividende mais sous certaines conditions.
Le marché des introductions en bourse demeure très dynamique aux Etats-Unis avec notamment Airbnb qui s’est envolée de +112,8% lors de sa première journée de cotation ! Le marché des introductions en bourse aura été record en 2020 outre-Atlantique alors qu’il reste sinistré en Europe. L’année 2021 pourrait cependant être plus dynamique sur le vieux continent.
ST Microelectronics (-7,74% sur le mois) a déçu les investisseurs après la révision en baisse de ses perspectives de moyen terme en raison de la guerre commerciale entre les Etats-Unis et la Chine et de la remontée de l’euro par rapport au dollar.

BILAN 2020 et perspectives 2021
Malgré une très forte volatilité et un environnement économique très défavorable en raison des conséquences de la Covid-19, les marchés financiers terminent l’année 2020 en légère baisse en Europe et ont inscrits de nouveaux records aux Etats-Unis.
Cette remarquable performance, a été possible grâce au rebond des places financières au cours des deux derniers mois de l’année 2020 suite à la levée de plusieurs incertitudes : la découverte de vaccins efficaces contre la Covid-19, l’élection de Joe Biden à la présidence des Etats-Unis ainsi qu’un accord entre l’Union Européenne et le Royaume-Uni concernant le Brexit.
La situation économique reste bouleversée par la situation sanitaire qui oblige les états à faire du « stop and go » en termes de confinement. Le démarrage des campagnes de vaccination fait naitre des espoirs de retour à une « vie normale » au cours de l’année 2021 (fin du premier semestre ??) qui se matérialisera par un puissant rebond de l’économie.
Les politiques monétaires très accommodantes et non conventionnelles dont des achats massifs par les Banques Centrales de dettes souveraines et privées vont persister en 2021, facilitées par l’absence d’une résurgence de l’inflation. L’abondance de liquidités que ce soit en Europe ou aux Etats-Unis ainsi que les aides durables à l’économie au travers des plans d’action gouvernementaux d’une ampleur sans précédent permettent de limiter l’impact de la crise sur les ménages et les entreprises.
Ces aides gouvernementales permettront à la plupart des entreprises des secteurs les plus touchés de survivre à cette crise et de redémarrer rapidement leur activité lorsque les conditions sanitaires le permettront. Cependant, elles conduisent à une dérive des déficits budgétaires et à l’explosion des taux d’endettement des Etats que ces derniers devront corriger par la suite.
Point positif, cette crise a conduit à un renforcement de la cohésion entre les pays de l’Union Européenne avec un plan de relance commun et le début de la mutualisation des dettes.
Dans ce contexte, nous pensons que les taux souverains européens sont appelés à rester à des niveaux historiquement bas et que la convergence des taux des pays périphériques de la Zone Euro vers ceux des pays cœur devrait se poursuivre. Les spreads de crédit sont redevenus serrés malgré la hausse attendue du taux de défaut des émetteurs dans les prochains trimestres en raison d’un accès à la liquidité facilité au travers notamment de prêts garantis par les Etats et d’un marché primaire obligataire très dynamique. Nous sommes convaincus, que les obligations subordonnées du secteur financier et les obligations high yield recèlent encore un potentiel d’appréciation sous réserve d’une sélection rigoureuse des émetteurs.
La relative bonne performance boursière de l’année 2020 combinée à de moindres perspectives bénéficiaires se sont traduits par une expansion des multiples de valorisation des marchés actions compatibles néanmoins avec le niveau des taux d’intérêts, qui devraient demeurer à des niveaux historiquement bas pour une période prolongée.
Il est important de souligner que les entreprises ont fait preuve d’une grande flexibilité sur les coûts ce qui, combiné aux mesures d’aides gouvernementales, a permis de limiter la baisse des résultats en 2020. Certains secteurs ont cependant plus souffert et seront durablement affectés (tourisme, aérien, hôtels…), ce qui pourrait obliger les sociétés opérant dans ces secteurs à renforcer leur bilan.
L’amélioration graduelle de la situation sanitaire attendue en 2021 devrait conduire à une forte hausse des bénéfices par action attendue en 2021 en Europe (supérieure à +50%).
Nous continuons de privilégier les valeurs offrant une visibilité importantes sur l’activité et les bénéfices (luxe, santé, technologie, énergie renouvelables…) et pensons que la rotation sectorielle entamée au quatrième trimestre 2020 au profit des valeurs cycliques (construction, pétrole, valeurs financières…) va se poursuivre en accompagnement de la généralisation des vaccinations.