Les places financières mondiales rebondissent en raison des effets positifs de la campagne de vaccination dans certains pays ainsi que des publications de résultats pour 2020 qui se sont révélées rassurantes. Ces espoirs sur le plan sanitaire laissent espérer une reprise économique vigoureuse au deuxième semestre 2021.
Le vote à la chambre basse du congrès américain du nouveau plan de relance de 1900 milliards de dollars a amélioré les perspectives de reprise économique mais a ravivé les préoccupations concernant la hausse du déficit public. Janet Yellen a précisé qu’une hausse de la fiscalité était prévue en deuxième partie du plan Biden.
Ces craintes de dérives budgétaires combinées à de meilleures perspectives de reprise économique ont fortement poussé les taux d’intérêt à long terme à la hausse aux Etats-Unis et en Europe. Le taux d’emprunt américain à 10 ans a ainsi touché le seuil des 1,50% et le taux d’emprunt français à 10 ans est repassé en territoire positif en fin de mois pour la première fois depuis juin 2020. Cette hausse des taux d’intérêts s’explique également par le retour des craintes inflationnistes liées en partie à la hausse des matières premières et à des goulets d’étranglement dans certaines industries en raison du redémarrage économique et d’un très faible niveau de stocks à la suite de la crise du coronavirus. De leurs côtés, les banques centrales ne voient cette hausse de l’inflation que comme temporaire et ont réaffirmé que les politiques monétaires resteraient accommodantes. Outre-Atlantique, le FOMC demeure, dans ses minutes, convaincu que la politique actuelle de taux zéro et de rachats d'actifs reste nécessaire pour soutenir la reprise du marché de l'emploi. En Europe, Christine Lagarde a déclaré que la BCE regardait avec attention le niveau des taux souverains nominaux, notamment à long terme, et a annoncé que l’institution ne resterait pas sans rien faire si le mouvement haussier venait à s’accroître durablement.
En Italie, Mario Draghi choisi par le président de la République Sergio Mattarella pour succéder à Giuseppe Conte, a formé un nouveau gouvernement avec le soutien d’une large coalition. Il a nommé Daniele Franco, issu de la Banque d’Italie, au poste de ministre de l’Économie et a exposé les grandes lignes de son programme pour sortir l’économie transalpine de la crise, dont une relance budgétaire de plus de 200 milliards d’euros (soit 13% du PIB) sur six ans avec la grande majorité concentrée sur 2021 et 2022 après obtenu les votes de confiance du Sénat et de la Chambre des députés.
Sur les bourses européennes, la rotation sectorielle au profit des secteurs cycliques a été très marquée. Ainsi le secteur bancaire, porté notamment par la repentification de la courbe des taux et la reprise de la distribution de dividendes, signe la meilleure performance sur le mois et progresse de +15,8%. Les secteurs du tourisme et des ressources naturelles surperforment également. En revanche, le secteur des services aux collectivités signe la plus mauvaise performance (-6%) pénalisé par la remontée des taux d’intérêts à long terme. Les secteurs de la santé et de l’agroalimentaire sous-performent également. Nous pouvons souligner le fort repli de producteurs d’énergies renouvelables en raison d’un niveau de valorisation élevé et d’un re-balancement de l’indice S&P Global Clean Energy.
Les résultats des entreprises pour l’exercice 2020 se sont dans l’ensemble révélés plus solides qu’attendus. En plus des différentes aides gouvernementales et d’un accès à une liquidité importante et peu chère, les entreprises ont dans l’ensemble su rapidement adapter leur organisation et leur structure de coûts afin de préserver leurs résultats. Une partie de ces économies de coûts deviendra récurrente ce qui devrait avoir un effet bénéfique sur les marges dans les années à venir.
Dans le secteur du luxe, les excellents résultats d’Hermès (titre présent dans l’ensemble de nos gestions actions) contrastent avec ceux de Kering qui a été pénalisé par une moindre dynamique de croissance au sein de Gucci, sa marque phare.
BPCE a lancé une offre de rachat sur les minoritaires de Natixis avec une prime de seulement 8% sur le dernier cours côté. L’offre faisant ressortir une décote par rapport à l’actif net, une amélioration des conditions de cette offre n’est pas à exclure.
Vivendi (+12,8% sur le mois) a été porté par l’annonce de distribuer à ses actionnaires 60% du capital du géant de la musique Universal et d’introduire ce dernier en Bourse d'ici la fin de l'année.