Les places financières mondiales demeurent bien orientées en raison des espoirs sur les effets des campagnes de vaccination qui laissent espérer une levée progressive des restrictions dans les prochaines semaines. Cela devrait permettre une forte reprise de l’activité économique. Les perspectives de croissance entre l’Europe et les Etats-Unis divergent de plus en plus à court terme en raison des mesures additionnelles prises pour freiner l’épidémie sur le vieux continent.
En fin de mois, le président américain Joe Biden a annoncé un plan d’infrastructures de 2.000 milliards de dollars sur huit ans, qui a également l’objectif de réduire la dépendance des Etats-Unis aux énergies fossiles et à lutter contre le réchauffement climatique. Pour financer ce plan, le taux d’imposition sur les sociétés, qui avait été abaissé sous la présidence de Donald Trump, serait réhaussé de 21% à 28%.
La Cour constitutionnelle allemande de Karlsruhe a suspendu la ratification du plan de relance européen de 750 milliards d’euros, pourtant essentiel pour soutenir la reprise économique.
Le mois de mars a été marqué par la poursuite de la hausse des taux d’intérêts longs aux Etats-Unis. Le taux à 10 ans américain progresse ainsi de 1,40% à 1,74% sur le mois, alors qu’il ne s’élevait qu’à 0,91% fin 2020. La Fed a pourtant maintenu ses taux et ses achats de titres inchangés. L’institution a annoncé s'attendre à une nette accélération de la croissance en 2021 (+6,5%) et de l'inflation cette année (+2,4% mais un reflux est attendu en 2022). Elle a insisté sur le fait qu'elle maintiendrait des taux d'intérêts proches de zéro pendant encore plusieurs années.
La Banque Centrale Européenne a laissé ses taux directeurs et ses montants d’achats d’actifs inchangés. Cependant, la BCE a annoncé qu’elle allait accélérer ses achats de titres sur les marchés dans le cadre du PEPP afin de freiner la remontée des coûts de financement dans la Zone Euro. L'institution, qui note une certaine amélioration des conditions économiques même si des incertitudes persistent, répète néanmoins qu'elle ne dépensera pas nécessairement la totalité du PEPP.
Sur les bourses européennes, le secteur automobile, tiré par une actualité positive des constructeurs allemands, signe la meilleure performance sur le mois et progresse de +16,9%. Les secteurs des télécommunications et de la chimie surperforment également. En revanche, le secteur des ressources naturelles signe la plus mauvaise performance et ne progresse que de +1,0%. Le secteur des services financiers et le secteur pétrolier sous-performent également.
ASML (+11,1% sur le mois) profite toujours des très bonnes perspectives du secteur des semi-conducteurs ainsi que de l’annonce de plans d’investissements massifs de la part de ses clients (TSMC, Intel…).
Malgré un prix en bas de fourchette, l’IPO Deliveroo, plus grosse entrée à la bourse de Londres depuis 2011, a été un échec puisque le titre a clôturé en baisse de -26,3% pour son premier jour de cotation.
La déroute du fonds spéculatif américain Archegos Capital Management, obligé de solder certaines positions dans de très mauvaises conditions pour faire face à ses appels de marge, va entrainer des pertes massives pour Crédit Suisse et Nomura en raison de leur importante exposition au fonds Archegos. Cet incident relance la question du contrôle des risques au seins des banques.
Enfin, de grandes marques comme H&M, Nike, Uniqlo ou encore Adidas, qui avaient boycotté le coton du Xinjiang sur fond d’allégations de travail forcé des ouïghours ont subi les foudres chinoises et voient désormais leurs produits boycottés en Chine.