Les places financières mondiales demeurent bien orientées avec l’accélération de la campagne de vaccination dans les pays développés, notamment en Europe, même si elle est perturbée par certains effets secondaires rares mais graves liés à l’injection des vaccins AstraZeneca et Johnson et Johnson. Les indicateurs macroéconomiques montrent des signes de forte reprise économique, notamment dans les pays qui ont massivement vacciné leur population. Le FMI a relevé ses prévisions de croissance pour l’économie mondiale à 6% en 2021 au lieu de 5,5% estimée en janvier (après une chute de -3,3% en 2020) : les Etats-Unis devraient afficher une hausse de +6,4% de leur PIB et la Zone Euro de +4,4%.
Après l’annonce le mois dernier d’un plan d’investissement massif en faveur des infrastructures (2250 milliards de dollars) en partie financé par une hausse de la fiscalité sur les entreprises, le président américain Joe Biden, a dévoilé un nouveau plan de relance de 1800 milliards de dollars centré sur l’éducation et l’aide aux familles Ce plan comprend 1000 milliards d’investissements sur 10 ans (dont 109 milliards pour supprimer les frais de scolarité dans les universités publiques) et 800 milliards de baisses d’impôts pour les classes moyennes. Il sera financé par une hausse de la fiscalité pour les Américains les plus riches (hausse le taux marginal d'imposition de 37% à 39,6% et quasi doublement des taxes sur les gains en capital).
Le plan d’aide européen de 750 milliards d’euros a reçu le feu vert de la cour constitutionnelle allemande de Karlsruhe mais n’a pas encore reçu l’approbation du parlement de l’ensemble des 27 pays, ce qui empêche sa mise en application pourtant nécessaire pour relancer l’économie européenne.
La FED n’a pas modifié sa politique monétaire considérant que la résurgence de l’inflation, en partie liée aux difficultés d’approvisionnements, n’est que temporaire. L’institution a réaffirmé sa volonté de maintenir une politique monétaire durablement accommodante. Son président, Jerome Powell a estimé qu’une hausse des taux d'intérêt dès cette année restait très improbable eu égard à ses objectifs (inflation moyenne autour de 2% et plein emploi).
La BCE a maintenu sa politique monétaire accommodante en laissant ses taux directeurs et les modalités du PEPP (Programme d'achats d'urgence pandémique) inchangés car les perspectives économiques et les tensions inflationnistes n’ont pas évolué depuis le mois de mars. Le conseil des gouverneurs prévoit cependant que les achats au titre du PEPP se poursuivront au deuxième trimestre à un rythme nettement plus élevé que pendant les premiers mois de l'année. De son côté, Christine Lagarde a répété l’urgence de mettre en œuvre le plan de relance européen.
L'OPEP+, qui a revu à la hausse sa prévision de demande mondiale de pétrole pour 2021, a confirmé sa stratégie d’augmentation graduelle de la production jusqu’à fin juillet 2021.
Sur les bourses européennes, le secteur de la distribution signe la meilleure performance sur le mois et progresse de +6,8%. Les secteurs de l’agroalimentaire et de l’immobilier surperforment également. En revanche, le secteur automobile signe la plus mauvaise performance et termine en baisse de -4,4%, pénalisé par la pénurie de semiconducteurs obligeant les constructeurs à réduire fortement leur production de véhicules. Le secteur pétrolier et le secteur de l’assurance sous-performent également.
Les résultats des entreprises au titre du premier trimestre sont dans l’ensemble d’excellente facture, et ce de part et d’autre de l’Atlantique. Dans le secteur du luxe, nous pouvons notamment souligner les très bons résultats LVMH qui a par ailleurs porté sa participation au capital de TOD’S à 10%.
Après plusieurs mois de bataille, Veolia et Suez sont enfin parvenus à un accord dans lequel Veolia a rehaussé son offre à 20,5€ par action Suez contre 18€ précédemment. Pour financer cette acquisition, Veolia compte notamment céder une partie des activités de Suez.
Le marché des fusions-acquisitions demeure dynamique : associée à Wendel, la famille Deconinck a annoncé sa volonté de lancer une OPA sur les actions Tarkett qu’elle ne détient pas pour retirer la société de la cote.
En grande difficultés en raison de la crise sanitaire, Air France-KLM a procédé à une augmentation de capital de plus d'un milliard d'euros, qui se traduit notamment par la montée de l'Etat français à près de 29% du capital. Le groupe a également émis pour 3 milliards d'euros de titres obligataires super-subordonnés à durée indéterminée, entièrement souscrits par l'Etat français. D’autres opérations pour renforcer le bilan de la compagnie sont cependant à attendre.