Les places financières européennes poursuivent leur mouvement haussier en raison de l’amélioration de la situation sanitaire qui a permis une reprise vigoureuse de l’économie et malgré les craintes d’une résurgence de l’épidémie liée à une rapide propagation du variant « delta ».
L’Union Européenne est parvenue à lever 20 milliards d'euros sur les marchés financiers, une première historique, pour commencer à financer son plan de relance de 750 milliards d'euros. Cette levée de fonds représente deux fois le montant initialement prévu, l'opération ayant suscité un très fort intérêt auprès des d'investisseurs. La demande pour ces obligations à 10 ans a été sept fois supérieure à l'offre, ce qui a permis d’obtenir un coût de financement attractif (0,086%).
La FED et la BCE ont fait évoluer leur discours même si elles ont continué à affirmer la nécessité de maintenir des politiques monétaires accommodantes pour soutenir l’économie.
La FED a laissé sa politique monétaire inchangée cependant elle a signalé qu'elle pourrait remonter ses taux plus tôt que prévu, à savoir dès 2023 au lieu de 2024 et a entamé des discussions sur la réduction de ses achats d’actifs. Elle a revu à la hausse ses prévisions de croissance (à +7% pour 2021 et à +3,3% pour 2022) et d’inflation (prévue entre 2% et 2,3% sur la période 2021/2023). Concernant l’inflation, elle conserve la même position en jugeant que cette dernière n’est que passagère.
Lors de sa réunion, la BCE a laissé inchangés ses taux directeurs et ses achats d’actifs. En revanche l’institution a révisé en hausse ses prévisions de croissance pour 2021 à +4,6% (contre +4% prévu en mars) ainsi que ses prévisions d’inflation à +1,9% (contre +1,5%). Les prévisions pour 2022 ont également été revues en hausse à respectivement +4,7% (contre +4,1%) et +1,5% (contre +1,2%).
Lors de sa réunion annuelle le 5 juin, le G7 Finances s'est accordé sur un taux mondial d'imposition sur les sociétés d'au moins 15%. Les multinationales et notamment les géants de la technologique sont concernés par cette évolution de la fiscalité. L'objectif est d'harmoniser la législation fiscale à l'échelle internationale.
Le président américain Joe Biden a annoncé la conclusion d'un accord bipartite au Sénat sur un plan de 1.200 milliards de dollars sur huit ans (dont 973 milliards sur cinq ans) centré sur les infrastructures qui permettra de stimuler l'économie américaine. Ce plan, qui figure parmi les priorités du programme électoral de Joe Biden inclut notamment 579 milliards de dollars de nouvelles dépenses dont 312 milliards dans les transports (y compris les routes et aéroports) et 266 milliards dans d'autres types d'infrastructures (réseau électrique, déploiement de l'internet haut débit…). Ce plan, dont la taille a été revue en baisse et les modalités de financement amendés (moindre augmentation de la pression fiscale) devra cependant encore être approuvé par les chambres ce qui pourrait prendre du temps.
Sur les bourses européennes, le secteur de la santé signe la meilleure performance sur le mois et progresse de +6,7%. Le secteur de la technologie et le secteur de l’agroalimentaire surperforment également. En revanche, le secteur du voyage et loisirs signe la plus mauvaise performance et termine en baisse de -4,9%. Le secteur bancaire et le secteur de l’assurance sous-performent également.
En raison de la repise de l’activité économique, plusieurs sociétés ont annoncé une révision en hausse de leurs prévisions pour l’année 2021 (Saint-Gobain, Sodexo, Rexel, Sartorius Stedim Biotech…). D’autres sociétés devraient relever leurs guidances annuelles lors des publications des résultats semestriels qui vont débuter mi-juillet.
En dépit du fait qu’EssilorLuxottica ait obtenu l’autorisation de renoncer à l'acquisition de GrandVision de la part d’un tribunal arbitral, le groupe franco-italien a finalisé le rachat de 76,72% du capital du distributeur d'optique néerlandais.
Bouygues a cédé l'essentiel de sa participation résiduelle dans Alstom pour 500 millions d'euros, ramenant ainsi sa participation à un niveau proche de zéro alors qu’il était encore le premier actionnaire d'Alstom avec 15% de son capital début 2020.
Le marché des introductions en bourse est devenu saturé en Europe au regard du nombre de sociétés souhaitant s’introduire sur le marché. Cela se traduit par des reports d’opérations et de mauvaises performances boursières dans les premiers échanges.