Après un été calme sur l’ensemble des bourses mondiales, l’arrivée de l’automne marque un retour de la volatilité. Une forte hausse de l’inflation, un ralentissement de la croissance en Chine, la remontée des taux longs et une crise énergétique sont autant de sujets d’inquiétude pour les investisseurs.
Première inquiétude, l’inflation, qui a atteint des niveaux de 5% en rythme annuel aux Etats-Unis ces trois derniers mois. Jerome Powell, le président du Conseil des gouverneurs de la Banque Centrale américaine, a tout d’abord estimé que ce phénomène était transitoire, principalement causé par la très forte reprise d’activité mondiale et par des problèmes d’approvisionnement des matières premières. Alors qu’un retour à la normale était annoncé pour 2022, le discours est aujourd’hui plus nuancé. En effet, des obstacles de taille se dressent. Premièrement, nous assistons à une crise de l’énergie, les prix du gaz et de l’électricité s’envolent et une pénurie pousse des usines à fermer leurs portes en Chine. Puis, le cours du baril du pétrole ne cesse d’augmenter et atteint 80 dollars, un plus haut depuis 3 ans, date à laquelle le mouvement des gilets jaunes en France s’était constitué. Enfin, les coûts de fret explosent en raison de blocages dans les ports de Shangaï et de Long Beach en Californie.
En conséquence, les banquiers centraux se retrouvent dans une situation délicate face à cette montée des prix. La normalisation progressive de la politique monétaire doit être menée par une réduction du programme d’achats d’obligations puis, dans un second temps, par une remontée des taux directeurs. Jerome Powell doit veiller à ce que cette normalisation soit progressive afin de ne pas faire dérailler la reprise économique. En effet, l’économie des Etats-Unis est loin d’avoir retrouvée le plein-emploi, pénalisée par de lourdes pénuries de main d’œuvre et par une circulation du variant Delta toujours très active. Jerome Powell s’est montré clair sur le calendrier de la Fed : le programme d’achat d’actifs sera réduit à partir du mois de novembre et devrait se clôturer mi-2022. Une première montée des taux reste quant à elle conditionnée à l’amélioration du marché de l’emploi. Notons que les marchés anticipent une hausse à partir du mois de mai 2022 via les futures Fed Funds. Les taux d’intérêts des bons du trésor américain à 10 ans ont grimpés à plus de 1,50%, leurs plus haut depuis juin.
Des signaux inquiétants viennent de Chine où les prévisions de croissance du PIB sont revues à la baisse, notamment par la banque Goldman Sachs qui l’estime désormais à 7,8% en 2021 contre 8,2% précédemment. Le pays fait face à une pénurie d’électricité qui pèse sur l’activité et à de lourds problèmes d’approvisionnement de matières premières. Le secteur immobilier est en pleine crise : le groupe Evergrande, l’un des plus grands promoteurs immobiliers en Chine, est en proie à de grandes difficultés financières et pourrait faire faillite. Le groupe, endetté à hauteur de 260 milliards d’euros, n’a pas honoré ses paiements de coupons sur ses obligations libellées en dollars et sa chute pourrait avoir un impact colossal sur le système financier. Enfin, les investisseurs occidentaux s’inquiètent de la politique économique menée par Xi Jinping qui s’attaque au modèle capitaliste des grands groupes technologiques chinois.
Les bourses européennes reculent fortement en septembre, l’indice Euro Stoxx 50 dividendes réinvestis cède -3,41% sur le mois, après sept mois de hausse consécutifs. L’indice français CAC 40 perd quant à lui -2,40% et l’indice allemand DAX chute de -3,63%, marquant un net retournement de tendance. Nous avons assisté à une rotation sectorielle au cours du mois, les valeurs de croissance ont globalement sous-performé au profit des valeurs de secteurs dites « value ». Le secteur le plus performant sur le mois est le secteur de l’énergie (+10,44%), porté par la forte progression du pétrole (+7,58% pour le baril de Brent). Il est suivi par le secteur bancaire (+3,88%) qui a profité de la hausse des taux longs. Enfin, le secteur des services aux collectivités est celui qui a le plus souffert en septembre (-8,58%), suivi de près par le secteur immobilier (-8,51%).
Du côté des entreprises, le groupe Vivendi était au centre de l’attention des investisseurs européens. Vivendi a réussi avec succès à introduire en bourse Universal Music Group, le plus grand label de musique au monde, avec une valorisation de 45 milliards d’euros. UMG représente les artistes les plus écoutés sur la planète tels que Taylor Swift, Eminem, Elton John, Bob Dylan, ou encore les Beatles. Les actionnaires de Vivendi se sont vus distribués 60% du capital d’UMG sous forme de dividende en parallèle de l’introduction en bourse. Notons qu’UMG prend la place de Vivendi dans l’indice Euro STOXX 50. Le groupe a également annoncé reprendre la participation d’Amber Capital dans le groupe Lagardère et lancer une OPA sur le restant des titres à un prix de 24,10 euros. Cette opération permettrait à Vincent Bolloré de restructurer le groupe Vivendi et d’étendre son influence dans le paysage médiatique français (Europe 1, Paris Match, le JDD, Hachette…). Enfin, nous observons une forte dynamique du marché des fusions acquisitions en Europe et dans le monde.
Performances de nos gestions
Les performances passées ne préjugent pas des résultats futurs et ne sont pas constantes dans le temps. Données au 30/09/2021.