Les marchés financiers américains et européens, sont repartis en forte progression et ont inscrit de nouveaux records historiques. Ils ont été portés par la publication d’excellents résultats trimestriels de la part des sociétés et par un fort dynamisme des économies même si la reprise est freinée par de graves problèmes d’approvisionnements.
Les banquiers centraux ont tenté de convaincre les marchés financiers du caractère transitoire de l’inflation. Même si Christine Lagarde a reconnu que l'inflation resterait élevée plus longtemps que prévu, elle souligne que la hausse des prix dans la Zone Euro, actuellement supérieure à 3% sur un an, n’est que temporaire. Elle s’est efforcée de contrer les anticipations des marchés selon lesquelles l’inflation obligera la BCE à relever ses taux d'intérêt dès l'an prochain. Concernant l'arrêt du programme d'achats d'obligations PEPP (programme d'achats d'urgence face à la pandémie), Christine Lagarde a repoussé au mois de décembre toute prise de décision.
Outre-Atlantique, malgré une inflation qui dépasse les 5% en rythme annuel, Jerome Powell a conservé une position accommodante, soulignant que la Fed sera patiente avant de relever les taux d'intérêt et que l'inflation, certes élevée, était gonflée par des facteurs qui devraient être temporaires. Début novembre, il a annoncé une réduction des achats d’actifs de 15 milliards de dollars par mois en novembre et en décembre et la FED devrait conserver ce rythme l’année prochaine si bien que l’arrêt définitif des achats interviendra peu avant la mi 2022. Le parti Républicain a profité de ces tensions inflationnistes pour critiquer le plan de relance de 1750 milliards de dollars (dont l’enveloppe a été nettement revue en baisse) proposé par Joe Biden qui, selon eux, va alimenter une forte inflation à long terme. Ce plan visant à investir massivement dans l’éducation, la santé et la transition énergétique devrait être validé par le Congrès après de nombreux compromis. Il inclut notamment un seuil d’imposition minimal de 15% pour les plus grosses entreprises. Cette taxation minimale à 15% des bénéfices des multinationales a été reprise lors du sommet du G20 à Rome, et approuvée par l’ensemble des chefs d’Etat.
Le pétrole a poursuivi son envolée, progressant de plus de 7% en un mois à 84 dollars (BRENT). Cette hausse contraint les états à intervenir pour protéger le pouvoir d’achat des ménages. Les membres de l’Opep+ ont décidé de l'évolution de leur politique d'offre début novembre : nouveau statu quo par rapport à l'accord en vigueur prévoyant une augmentation mesurée de 400.000 barils quotidiens, chaque mois, jusqu'à mi-2022 alors que les Etats-Unis poussaient pour une plus forte augmentation.
En Chine, l’activité manufacturière se contracte pour le deuxième mois consécutif, impactée par la crise énergétique. A cela s’ajoute l’impact d’une politique zéro Covid, obligeant de nombreuses usines à fermer leurs portes lorsque de nouveaux cas sont identifiés.
Sur les bourses européennes (Eurostoxx 50 DR +5,15%), les secteurs les plus recherchés ont été les services aux collectivités (+8,19%), les services financiers (+7,67%) et la technologie (+7,34%). Les secteurs des télécommunications (-3,61%) et des voyages et loisirs (-0,05%) sont les seuls secteurs à afficher une performance négative sur le mois. Cependant, la réouverture des frontières pour le tourisme prévue le 8 novembre aux Etats-Unis devrait relancer l’activité.
Le marché des IPO demeure très dynamique, avec notamment l’entrée en bourse d’OVH en France. L’actualité est également toujours très riche sur le plan des fusions acquisitions : La Banque Postale a annoncé une offre de rachat sur les minoritaires de CNP Assurances et l’assureur mutualiste Covéa est en discussion avec Exor, la holding de la famille Agnelli, pour racheter PartnerRe, douzième réassureur mondial pour un montant de 9 milliards de dollars.
Les publications des résultats des sociétés au titre du troisième trimestre ont été nettement supérieures aux attentes aux Etats-Unis et en Europe. Au sein du CAC 40, sur 26 sociétés ayant publiés au 28 octobre, les chiffres ressortent en moyenne supérieures aux attentes de 2,3% pour les ventes et de 8,6% sur les résultats. Nous pouvons notamment souligner les bons résultats de sociétés comme LVMH, Hermès ou L’Oréal qui ne semblent pas affectées par les pressions inflationnistes, fortes d’un pricing power hors norme et d’une base de clientèle qui continue de croître. La digitalisation de l’économie continue d’être un important levier de croissance : Capgemini et Dassault Systèmes ont révisé en hausse leurs prévisions 2021.
La fin du mois d’octobre marque le lancement de la COP26 à Glasgow. Cette nouvelle conférence est très importante, alors que le GIEC (Groupe Intergouvernemental sur l’Evolution du Climat) tire à nouveau la sonnette d’alarme quant à l’avenir de la planète. La COP26 est le premier test de la mise en application de l’Accord de Paris, adopté en 2015. L'objectif est de contenir la hausse des températures mondiales à 1,5°C par rapport au niveau préindustriel ce qui implique de réduire les émissions de carbone beaucoup plus rapidement. Les investisseurs seront donc très attentifs aux mesures prises par les nations pour faire face au réchauffement climatique. Les réductions de CO2 vont particulièrement impacter les entreprises, les obligeant à reconsidérer la façon dont elles exercent leurs activités. D’énormes investissements devront être faits dans les secteurs de l’énergie (responsable de 40% des émissions de CO2), de l’industrie, du transport et de l’agriculture.
Performances de nos gestions
Les performances passées ne préjugent pas des résultats futurs et ne sont pas constantes dans le temps. Données au 29/10/2021.