Revue des marchés du mois de novembre 2021
Les places financières européennes et américaines ont inscrit de nouveaux records début novembre, portées par la mise au point par les laboratoires Merck et Pfizer d’un traitement antiviral contre la Covid-19 ainsi que par de bonnes publications trimestrielles des entreprises. Cette dynamique a été brutalement interrompue par la découverte du variant « Omicron » en Afrique du Sud, considéré « préoccupant » par l’OMS car beaucoup plus transmissible mais sur lequel les scientifiques n’ont cependant que peu d’informations précises notamment sur sa dangerosité et l’efficacité des vaccins actuels. Les regards des investisseurs seront tournés sur Pfizer et Moderna qui publieront leurs études sur le variant Omicron d’ici la mi-décembre.
Ce nouveau variant émerge au moment-même où l’Europe et les Etats-Unis font face à une cinquième vague de la pandémie. Les gouvernements européens ont été contraints de prendre des mesures additionnelles pour endiguer l’épidémie, allant du renforcement des restrictions sanitaires pour les non-vaccinés dans certains pays à un confinement généralisé en Autriche. Ce nouveau durcissement des mesures sanitaires va de nouveau impacter les entreprises du secteur du tourisme et de l’aérien qui peinent à se relever d’une année 2020 catastrophique.
Les banquiers centraux se retrouvent dans une situation délicate où l’évolution de leur politique monétaire doit tenir compte d’une inflation plus durable et d’une situation économique devenue plus incertaine en raison de l’aggravation de l’épidémie. Du côté de la Banque Centrale Européenne, Christine Lagarde se montre très prudente et indique qu’aucun engagement à long terme ne peut être pris. Sur le sujet de l’inflation, la banquière centrale table toujours sur une baisse en 2022. Ses propos divergent de ceux de Jerome Powell, reconduit ce mois-ci à la tête de la Fed, qui a annoncé que le terme « transitoire » ne pouvait plus être utilisé pour qualifier l’inflation. Le « tapering », (la réduction du programme d’achats d’actifs par la Fed), pourrait être accélérée au vu de l’amélioration de la situation du marché du travail américain. Il se montre néanmoins prudent face à l’évolution de la pandémie qu’il considère comme un risque important pour l'emploi et l'activité économique et une incertitude accrue pour l'inflation.
Après 16 ans à la tête du gouvernement Allemand, Angela Merkel cède sa place à la Chancellerie. Son successeur, Olaf Scholz, était vice-chancelier et ministre des finances depuis 2018. Sorti gagnant des élections fédérales, le candidat du SPD a formé une coalition avec Les Verts et le Parti libéral-démocrate. Olaf Scholz a d’ores et déjà dévoilé ses grands projets : renforcer la souveraineté stratégique européenne, retrouver une plus grande rigueur budgétaire et lutter contre le changement climatique et la pandémie de Covid-19.
Outre-Atlantique, Joe Biden a enfin réussi à faire adopter son plan d’infrastructures par le Congrès après de nombreuses tractations. D’un montant révisé en baisse à 1200 milliards de dollars, il vise à rénover les routes, les ponts et le réseau internet du pays tout en dynamisant l’économie et le marché du travail. Sur le plan géopolitique, les relations entre les Etats-Unis et la Chine restent tendues sur la question de l’indépendance de Taïwan. Il affirme également son soutien à l’Ukraine, où la situation militaire est extrêmement tendue avec la Russie. En effet, les services de renseignements américains accusent la Russie d’envisager une offensive envers l’Ukraine après avoir regroupé plusieurs dizaines de milliers de soldats et du matériel militaire à la frontière. En cas de conflit, Joe Biden s’est engagé à intervenir militairement pour défendre l’Ukraine et a annoncé qu’il « en ferait payer le prix » à Moscou.
Les bourses européennes finissent le mois en nette baisse (Euro STOXX 50 DR -4,3%), les secteurs privilégiés par les investisseurs ont été les biens de consommation (+1,7%), l’immobilier (+1,4%) et les télécommunications (+0,7%). Le secteur des voyages et loisirs chute lourdement (-20,6%), impacté par l’évolution de la pandémie, suivi par les secteurs pétrolier (-7,7%) et bancaire (-7,6%).
Après avoir reçu plusieurs offres, Engie a finalement retenu Bouygues pour la cession d’Equans, sa filiale de services multitechniques. Cette opération d’un montant de 7,1 milliards d’euros est stratégique pour Bouygues qui souhaite se renforcer dans les secteurs de la transition énergétique et de l’électrification. Cependant le prix payé suscite l’inquiétude des marchés et le titre Bouygues a baissé de -14,4% sur le mois.
En Italie, Telecom Italia a reçu une offre de KKR pour acquérir la totalité de son capital et sortir le groupe de la cote. L’offre est soumise à l’approbation de l’Etat italien, qui pourrait opposer son veto à l’opération, et à l’acceptation de Vivendi (détenteur de 24% du groupe) qui s’est d’ores et déjà opposé à l’offre de KKR.
Outre Atlantique, l’introduction en bourse de Rivian Automotive a affolé les investisseurs. Après avoir gagné plus de 50% par rapport à son cours d’introduction, le constructeur de véhicules électriques est valorisé à plus de 100 milliards de dollars, devenant ainsi le deuxième plus grand constructeur automobile américain par la capitalisation boursière alors que les premiers modèles de la marque sortent à peine des lignes de production…
Performances de nos gestions
Les performances passées ne préjugent pas des résultats futurs et ne sont pas constantes dans le temps. Données au 30/11/2021.