Revue des marchés du mois de Juillet 2022
Les principaux indices boursiers ont fortement rebondi en juillet et signent leur meilleur mois de l’année. Les investisseurs ont retrouvé de l’appétit pour le risque, malgré un ralentissement de l’activité économique, confortés par des publications semestrielles des entreprises de très bonne qualité.
Sur le front géopolitique, les diplomates russes et ukrainiens ont signé le 22 juillet à Istanbul un accord permettant à l’Ukraine d’exporter son blé, bloqué dans les ports de la mer Noire depuis l’éclatement du conflit. Les exportations de céréales ukrainiennes pourront redémarrer, mais également celles de blé et d’engrais russes qui étaient freinées par les sanctions occidentales. La signature de cet accord permet d’apaiser les craintes d’une crise alimentaire mondiale et devrait contenir l’inflation des prix des denrées alimentaires. Du côté du marché du gaz, la situation devient en revanche de plus en plus inquiétante pour l’Europe. La Russie a drastiquement réduit ses livraisons de gaz via le gazoduc Nord Stream 1 en indiquant ne pas être en mesure de contribuer aux réparations nécessaires des équipements défectueux. Le risque de pénurie pour cet hiver continue de grandir, en particulier en Allemagne, ce qui pourrait entraîner un fort ralentissement de l’activité.
Conformément aux attentes, la Fed a relevé ses taux directeurs de 75 points de base lors de sa réunion de juillet pour les porter dans la fourchette 2,25%-2,50%. Ce niveau de taux est considéré comme « neutre » par Jerome Powell, et toute décision de hausse supplémentaire ferait basculer ce niveau en territoire « restrictif », ce qui est souhaité par le banquier central. L’institution réaffirme sa volonté d’employer tous les moyens pour combattre une inflation jugée beaucoup trop élevée (9,1% sur une base annuelle pour le mois de juin). La Fed choisit désormais de ne plus s’engager pour la suite, avec des décisions qui seront prises réunion par réunion en fonction des données économiques (inflation, marché du travail et croissance en priorité). Un ralentissement mesuré de la croissance économique et du marché du travail sont des hypothèses acceptées par l’institution afin de ramener l’inflation vers un niveau de 2%. Cette approche équilibrée présentée par Jerome Powell a rassuré les investisseurs, la réaction constatée de l’économie au durcissement monétaire permet à la Fed de ne pas se précipiter dans la remontée de ses taux.
De son côté, la BCE a relevé ses taux directeurs de 50 points de base ce qui constitue une première depuis 2011. Les taux de la BCE ne sont désormais plus en territoire négatif : 0% pour les facilités de dépôt, 0,5% pour le taux de refinancement et 0,75% pour le taux de prêt marginal. Christine Lagarde a également approuvé la création d’un nouvel instrument anti-fragmentation pour faciliter la transmission de sa politique monétaire aux pays de la Zone Euro, le Transmission Protection Instrument (TPI). Même si l’on ne connait pas tous les détails de ce mécanisme, ce dernier ne pourra cependant pas être activé en cas de difficultés spécifiques liées à un pays (crise politique par exemple). Selon Christine Lagarde, l'inflation, qui affiche un niveau record à 8,6% pour le mois de juin en Zone Euro, devrait rester excessivement élevée pendant un certain temps, notamment à cause des fortes tensions dans le secteur de l’énergie, ce qui ouvre la voie à d’autres hausses de taux de la part de la BCE avant la fin de l’année.
Les places financières européennes terminent le mois en forte hausse (Euro STOXX 50 dividendes réinvestis : +7,5%), avec d’importantes disparités de performances entre les secteurs. Les secteurs privilégiés par les investisseurs ont été le secteur industriel (+14,3%), le secteur immobilier (+13,4%) qui bénéficie de la forte baisse des taux d’intérêts en juillet et la technologie (+13,2%). Ces secteurs avaient largement été délaissés par les investisseurs depuis le début de l’année. Le secteur des télécommunications (-0,8%) qui s’était bien comporté depuis le début de l’année enregistre la moins bonne performance sur le mois. Le secteur de l’assurance (+1,4%) et le secteur bancaire (+1,6%) sous-performent également le marché.
Les premières publications des résultats semestriels des entreprises se sont révélées solides de part et d’autre de l’Atlantique, malgré les craintes sur les marges engendrées par l’envolée des coûts de l’énergie et des matières premières ainsi que par la hausse des salaires. Les résultats dans le secteur du luxe ont dépassé les attentes, avec notamment Hermès (une des premières positions de l’ensemble de nos portefeuilles actions) qui affiche une solide performance soutenue par une demande qui ne faiblit pas malgré la détérioration de l’environnement économique. Le secteur technologique affiche également de très bons résultats ; Cap Gemini voit sa croissance s’accélérer au premier semestre, ce qui a permis au management de relever ses objectifs de croissance pour 2022. Dans le secteur de la santé, Sanofi a publié des résultats semestriels solides et au-dessus des attentes avec une bonne croissance à travers toutes les divisions du groupe. Les valeurs industrielles ont fortement rebondi en bourse en juillet, à l’image de Schneider Electric qui profite de son excellent pricing power et répercute efficacement sur ses prix l’augmentation de ses coûts. Enfin, dans le secteur de l’énergie, les valeurs pétrolières ont largement profité de l’envolée du cours du pétrole à l’image de Total Energies qui engendre des cash-flows records au premier semestre et renforce son programme de rachat d’actions. L’Etat français a annoncé au cours du mois une offre publique d’achat sur les actionnaires minoritaires d’EDF à 12 euros par action (titre rentré dans le portefeuille de Gaspal Euro Opportunités peu avant l’annonce de l’OPA). Cette offre représente un montant d’environ 9,7 milliards d’euros pour les actions et les obligations convertibles (OC présente dans Gaspal Convertibles et Gaspal Patrimoine) non détenues.