Revue des marchés du mois de janvier 2023
Les places financières mondiales ont débuté l’année en très forte hausse, favorisées par des espoirs de politiques monétaires moins restrictives que redouté de part et d’autre de l’Atlantique ainsi qu’un redémarrage rapide de l’économie chinoise une fois la vague épidémique passée.
Comme attendu par les marchés qui tablaient sur un ralentissement du rythme de hausse des taux, la Fed a relevé ses taux de 25 points de base le 1er février pour porter son taux directeur dans la fourchette 4,50% - 4,75%. Le discours de Jérôme Powell a mis en avant la confiance de l’institution dans l’atterrissage en douceur de l’économie et la désinflation même si la bataille contre l’inflation n’est pas encore gagnée en raison notamment des tensions persistantes sur le marché du travail. Une, voire deux prochaines hausses des taux supplémentaires, ont été évoquées.
De son côté, la BCE a acté un relèvement des taux directeurs de 50 points de base, pour porter le taux de dépôt à 2,50% le 2 février. L’institution a confirmé son intention de procéder à une autre hausse des taux directeurs de 50 points de base en mars mais devrait pouvoir ralentir sensiblement le rythme au cours du deuxième trimestre. L’institution a souligné que les risques relatifs à l’inflation et à la croissance étaient dorénavant plus équilibrés. Par ailleurs, la BCE procédera comme annoncé en décembre à la réduction de la taille de son bilan en diminuant la détention de titres dans le cadre de l’APP (Asset Purchase Programme) à hauteur de 15 milliards d’euros par mois au deuxième trimestre, en respectant les équilibres actuels de répartition entre les programmes et les pays, tout en « verdissant » son portefeuille obligataire.
La Banque du Japon a laissé inchangée sa politique monétaire en décidant de ne pas céder à la pression des marchés financiers. Elle maintient le contrôle de l’amplitude de la fluctuation de son taux à 10 ans dans une fourchette de 50 points de base autour de la cible de 0%. L’institution estime que l’inflation n’est pas encore suffisamment élevée pour qu’elle demeure à 2% dans la durée sans l’aide d’une politique monétaire accommodante.
Pénalisé par les mesures prises pour lutter contre l’épidémie de Covid-19 le PIB chinois n’a augmenté que de 3 % en 2022 soit la plus faible croissance économique depuis 1976, à l’exception de 2020 (+2,2%). La croissance ressort ainsi bien en-dessous de l’objectif annoncé en mars 2022, qui était d’environ 5,5 %. Par ailleurs, la population chinoise a diminué, ce qui constitue un première en six décennies. Le nombre de naissance poursuit sa chute et la Chine pourrait être dépassée par l'Inde en termes de population dès cette année.
Les places financières européennes terminent le mois en forte hausse (Euro STOXX 50 dividendes réinvestis : +9,9%). Les secteurs ayant le mieux performé ont été : le secteur de la distribution spécialisé (+17,2%), le secteur du tourisme et loisirs (+14,8%) ainsi que le secteur de la technologie (+14,8%) qui bénéficie de la baisse des taux d’intérêts. En revanche, le secteur de la santé (+0,2%) enregistre la moins bonne performance. Le secteur du pétrole & gaz (+0,6%) et de l’agroalimentaire (+1,9%), sous-performent également le marché.
Les premiers résultats annuels des entreprises cotées sont dans l’ensemble de bonne facture de part et d’autre de l’Atlantique, les sociétés étant parvenues à augmenter leurs prix pour faire face à la hausse du coût des intrants.
LVMH a publié de bons résultats annuels même si la marge a été pénalisée par un contexte de sous-absorption temporaire des frais marketing pendant les turbulences de fin d'année en Chine liées à la multiplication du nombre de cas de Covid. Le groupe indique que la demande européenne et américaine demeure solide et que l’année 2023 débute bien.
Une vague importante de licenciements dans le secteur technologique aux Etats-Unis (Google, Spotify, Zoom…) a été annoncé. En effet, les entreprises qui avaient massivement embauché ces dernières années se retrouvent obligées d’ajuster leurs effectifs au niveau réel de l’activité.