Revue des marchés du mois de Mars 2023
Les craintes de durcissement des politiques monétaires par les banques centrales pour maîtriser l’inflation ont été reléguées au second plan par la crise de confiance dans le système financier fragilisé par la remontée des taux. La faillite de plusieurs banques régionales américaines dont SVB (la 16ème plus grande banque américaine, spécialisée dans les services aux start-ups de la Silicon Valley), puis le sauvetage forcé en un week-end de Crédit Suisse par UBS ont soulevé un vent de panique et ont provoqué un rallye des emprunts d’Etats perçus comme valeurs refuge. Aux Etats-Unis, les autorités ont immédiatement réagi : la Fed a créé un programme de financement à terme des banques (Bank Term Funding Program) afin de leur offrir des prêts (d'une durée maximale d'un an) contre des titres à leur valeur nominale de haute qualité tels que les bons du Trésor américain ; la Federal Deposit Insurance Corporation (FDIC) a élargi sa garantie à tous les dépôts quelque ce soit leur montant. Pour rétablir la confiance des marchés dans le système bancaire mondial, les six principales banques centrales se sont concertées pour augmenter et faciliter l’accès des banques aux liquidités du 20 mars à fin avril.
Malgré ce contexte difficile, la BCE a augmenté ses taux directeurs de 50 pbs comme elle l’avait annoncé précédemment, entre 3% et 3.75%. Christine Lagarde a rappelé les deux objectifs de la BCE, la stabilité financière et la stabilité des prix, contraignant l’institution à être plus « data dependant » et donc à être plus flexible sur la vitesse du resserrement à venir de sa politique monétaire. La BCE prévoit une croissance du PIB pour 2023 à 1% (contre 0,5% attendu précédemment) et à 1.6% en 2024 et 2025. Selon elle, l’inflation sous-jacente devrait s'établir en moyenne à 4,6 % cette année avant de ralentir à 2,5% en 2024 et 2,2% en 2025.
En fin de mois, alors que les craintes sur la stabilité financière se sont apaisées, ses membres ont recommencé à signifier que la hausse des taux n’était pas terminée.
Du côté des Etats-Unis, comme attendu, la Fed a relevé de 25 pbs ses taux directeurs dans une fourchette de 4,75% à 5% et a estimé en faire autant d'ici à la fin de l'année. Elle a révisé ses prévisions de croissance en baisse (en 2023 à 0,4% et en 2024 à 1,2%) et ses projections d’inflation en hausse (à 3,6% pour 2023 et 2,6% pour 2024).
La volatilité a donc été de mise sur les places boursières mondiales au mois de mars. Après avoir inscrits de nouveaux records historiques pour le CAC 40 début mars, les marchés se sont par la suite violemment retournés à la baisse avec les craintes sur le système bancaire.
Finalement, les places financières européennes terminent en hausse (Euro STOXX 50 dividendes réinvestis : +1,95%). Les secteurs ayant le mieux performé ont été : le secteur de la technologie (+4.7%), le secteur de la consommation cyclique, et particulièrement les valeurs de luxe (+3.8%) ainsi que le secteur des services aux collectivités (+3.7%). En revanche, le secteur bancaire (-14.1%) enregistre la moins bonne performance. Le secteur de l’immobilier (-12,2%), de l’énergie (-6.6%), de l’assurance (- 5.5%) sous-performent également le marché.