Revue des marchés du mois d'Avril 2023
Les places financières mondiales demeurent orientées en hausse malgré la persistance des tensions géopolitiques, notamment autour de Taïwan après des manœuvres militaires chinoises. Les marchés européens inscrivent pour certains (notamment le CAC 40) de nouveaux records historiques.
Aux Etats-Unis, les discussions sur le plafond de la dette reviennent sur le devant de la scène : les républicains ont fait adopter à la Chambre des représentants où ils sont majoritaires un plan qui prévoit une baisse de 4 500 milliards de dollars des dépenses fédérales sur les dix prochaines années en échange d'une hausse de 1 500 milliards du plafond de la dette publique (actuellement à 31 000 milliards de dollars). Le président Biden, qui a annoncé son intention de briguer un second mandat en 2024, et qui est opposé à cette réduction drastique des dépenses publiques va donc devoir essayer de trouver un compromis avec les républicains.
Les perspectives de croissance économique pour 2023 meilleures qu’attendues ainsi qu’une inflation qui demeure à un niveau trop élevé (inflation cœur supérieure à 5% aux Etats-Unis et en Europe) plaident toujours pour la poursuite du resserrement monétaire de la FED et la BCE. Début mai, les deux banques centrales ont chacune annoncé des hausses de taux de 25 points de base.
Contre toute attente, plusieurs membres de l’OPEP au premier rang desquels l’Arabie saoudite, ont annoncé dimanche 2 avril une réduction de la production de pétrole de 1 million de barils par jour à partir du mois de mai. Cette coupe de la production s’ajoute à la réduction de 2 millions de barils par jour décidée en octobre dernier par le cartel associé à d’autres producteurs de pétrole dont la Russie, ce qui représente au total une réduction d’environ 3 % de la production mondiale de pétrole. Cette décision a provoqué une forte hausse du prix du pétrole en début de mois, mais les cours du brut ont par la suite nettement reflué pour finir le mois en légère progression (BRENT +0,75%).
En fin de mois, l’agence de notation Fitch a dégradé d’un cran de AA à AA- la notation souveraine de la France. La notation est désormais assortie d’une perspective stable (contre négative précédemment). L’agence justifie notamment sa dégradation par l’absence d’amélioration sensible de la trajectoire de la dette publique et les difficultés de l’actuel gouvernement pour poursuivre les réformes.
Les places financières européennes demeurent orientées en hausse (Euro STOXX 50 dividendes réinvestis : +1,6%). Les secteurs ayant le mieux performé ont été : le secteur de l’immobilier (+5,8%), le secteur de l’assurance (+5,4%) ainsi que le secteur de la santé (+4,7%). En revanche, le secteur des ressources naturelles (-5,2%) enregistre la moins bonne performance. Le secteur de la technologie (-4,5%) et de l’automobile (-1,4%), sous-performent également le marché.
Les publications au titre du premier trimestre se sont dans l’ensemble révélés meilleures qu’attendues de part et d’autre de l’Atlantique. La demande a finalement plutôt bien résisté dans un environnement marqué par d’importantes hausse de prix.
Dans le secteur du luxe, LVMH et Hermès (titres figurant parmi les plus fortes pondérations de nos portefeuilles actions) ont publié d’excellents niveaux d’activité alors que Kering, notamment pénalisé par sa marque phare Gucci, a fait état d’une publication plus contrastée. Consécutivement à la hausse du titre, LVMH devient ainsi la première entreprise européenne à franchir le cap des 500 milliards de dollars de capitalisation boursière.
Nous pouvons également souligner un regain d’activité sur le marché des fusions-acquisitions en Europe avec plusieurs opérations annoncées au cours du mois notamment sur Software AG, Simcorp, Majorel, Rovio Entertainment et Vilmorin. Les acquéreurs ont profité de la faiblesse du cours de bourse de ces sociétés pour lancer des OPA avec des primes conséquentes.